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Procédés d'embaumement 

 
« Quand on leur apporte un mort, ils montrent à leurs clients des maquettes de cadavres, en bois, peintes avec une exactitude minutieuse. Le modèle le plus soigné représente, disent-ils, celui dont je croirais sacrilège de prononcer le nom en pareille matière (Osiris) ; ils montrent ensuite le second modèle, moins cher et moins soigné, puis le troisième, qui est le moins cher de tous. Après quoi, ils demandent à leur client de choisir le procédé qu'ils désirent voir employer pour leur mort. La famille convient du prix et se retire ; les embaumeurs restent seuls dans leurs ateliers, et voici comment ils procèdent à l'embaumement le plus soigné. »6

 
« À l'aide d'une tige de bronze enfoncée par la narine gauche, l'embaumeur effondrait la lame criblée de l'ethmoïde (l'os séparant les fosses nasales de l'étage antérieur du crâne) et procédait ainsi à l'extraction du cerveau. »7 Après avoir enlevé le cerveau, les embaumeurs injectaient de la résine liquide qui se solidifiait rapidement à l'intérieur de la boite crânienne. Puis, avec une lame tranchante (une obsidienne), ils ouvraient le corps, au niveau de l'abdomen sur le flanc gauche, pour y retirer les viscères.
Procédés d'embaumement :
source : Autopsie d'une momie

 

obsidienne

outil servat à verser la résine à l'intérieur du cerveau.

Autres outils

 
Certains organes étaient gardés à l'intérieur de quatre canopes (vases) à l'image des quatre fils d'Horus. À l'intérieur de la canope d'Amset, nous trouvions l'estomac ainsi que le gros intestin. Dans celle de Hapy, le petit intestin, puis à l'intérieur du vase de Douamoutef, les poumons. Ensuite, le foie, la vésicule biliaire se trouvait dans la canope de Kebhsennouf. D'après Dunand, et Lichtenberg, « Le cœur était en règle générale laissé à sa place, car il importait qu'il ne soit pas séparé du corps : il était censé être le siège des sentiments, de la conscience et de la vie. »8 

 
Toutefois, d'après El Mahdy, le cœur n'obtenait aucune attention particulière. Ensuite, ils nettoyaient l'abdomen avec du vin de palmier (sève du palmier dattier qui comportait environ 14 % d'alcool et avait un certain pouvoir antiseptique) et des aromates broyés. Par la suite, l'abdomen devait être rempli de myrrhe pure ou broyée, de cannelle, de substances aromatiques et ils recousaient. Ensuite, le corps était salé, pendant 70 jours, en le recouvrant de natron, substance composé de «  sel naturel, de carbonate de sodium contenant 17 % de bicarbonate de sodium, du sulfate et du chlorure de sodium. »9 Après les 70 jours, le corps était lavé, puis les embaumeurs remplissaient les corps qui sont «  bourrés d'étoupe, de coton, de sciure de bois, d'herbes sèches, imbibées de poudre de myrrhe, d'aloès, de cannelle, de cinnamome, de casse. »10

Les narines, les oreilles, les orifices naturels sont fermés avec une pâte parfumée noire. De plus, certains yeux sont remplacés par des oignons ou encore par des yeux d'émail peints. Les momies princières avaient la tête recouverte d'une feuille d'or. Certaines femmes avaient les dents et les ongles recouverts de feuilles d'or.
 


Différents matériaux servant à la momification
 


Natron
 


Bandelettes de lin, copeaux de bois, oignons, etc.


 
L'embaumeur récitait au défunt :

« Pour toi viennent les plantes qui sortent de la terre, le lin et les végétaux régénérants. Elles viennent à toi sous forme de suaire précieux, elles te préservent sous forme de bandes, elles te font grandir sous forme de linge… »11 (Rituel d'embaumement)

Après on enveloppait le mort dans des bandes découpées dans du lin et enduites d'une gomme ou de résine qui servait de colle. Environ 15 jours étaient réservés pour emballer les momies avec des bandelettes. « Les plus riches font tisser les bandelettes. »12 Les embaumeurs commencent l'emballage par  « une bande autour du visage et retient fermement la mâchoire, une autre fait le tour de la tête et des épaules pour maintenir le cou. Chaque doigt, chaque orteil, ainsi que les organes génitaux, s'il s'agit d'un homme, sont entourés séparément de bandes étroites. Puis vient le tour des bras et des jambes, un membre après l'autre ; on finit par le torse. »13 

Cependant, selon Dunand, et Lichtenberg, l'enveloppement du corps du défunt commençait par les doigts et finissait par la tête. Les chercheurs ont mesuré des bandelettes d'une longueur allant jusqu'à 200 à 300 mètres sur une seule momie. « Le bandelettage était régi par un rituel très strict consigné dans des livres dont s'aidaient les embaumeurs. À chacune des étapes, l'officiant devait réciter les formules d'incantation prévues. »14 Entre chaque couche de bandelettes, les embaumeurs disposaient de petites amulettes destinées à protéger le corps du défunt. Un homme momifié devait avoir les bras et les jambes serrés contre le corps, mais les mains étaient posées sur les organes génitaux. Tandis que la femme avait les mains croisées sur la poitrine.

Les corps des femmes et des grands personnages tels que les pharaons n'étaient pas immédiatement remis aux embaumeurs, ni ceux des femmes très belles ou de grande réputation. En effet, les proches attendaient de deux à trois jours dans le but d'éviter que les embaumeurs abusent des cadavres.


 
À partir du Nouvel Empire, le visage et les épaules étaient recouverts d'un masque « en tissus ou en papyrus, renforcé de plâtre ou de résine. »15 Cette technique donnait l'aspect du papier mâché, et une fois durcit, il était peint. Ce procédé était utilisé pour donner une apparence plus humaine au corps. Le masque le plus célèbre de cette période est celui de Toutânkhamon en or massif. Pour terminer, le corps est remis à la famille qui le plaçaient dans un sarcophage sculpté à son image. À l'intérieur du sarcophage, ils mettaient « des essences de menthe et de thym pour éloigner les insectes. »16

 
Avant de mettre le corps dans sa nouvelle demeure, le défunt se voyait restituer le  « souffle de vie » par le rite de l'ouverture de la bouche. Par ce procédé, il était magiquement ramené à la vie.
 

L'embaumement moyen

On injectait dans le corps, par l'anus, de l'huile de cèdre à l'aide de seringues. Grâce à ce processus, le ventre s'emplissait. Mais le corps n'était pas incisé et les viscères n'étaient pas enlevés. Le corps était trempé pendant la période de temps prescrite, soit de 40 à 70 jours, dans le natron. Lorsqu'ils sortaient le cadavre de la substance saline, le liquide (l'huile) qui avait auparavant été introduit ressortait, celui-ci ayant dissout les intestins et les viscères.
 

L'embaumement des pauvres

Les embaumeurs nettoyaient les intestins du défunt avec de la syrmaia ( liquide extrait du raifort pressé), puis salait le corps pendant 70 jours. Ils ne prenaient même pas la peine d'enrouler le corps de bandelettes.